Depuis que je suis petite la musique fait partie de ma vie, il n'existe pas un jour où je ne suis pas en train de chanter ou juste me dandiner sous le regard attendris de mes parents. Ça a toujours été comme ça et ils s'y sont fait. Lorsque j'ai eu l'âge de commencer le solfège je n'ai pas hésité une seule seconde et quand ce fût l'heure de choisir l'instrument vers lequel je voulais me diriger, alors que ma mère me voyait avec une batterie pour calmer mon hyperactivité. Mais c'est vers le violon que mon cœur se tourne, quand je regardais les grands en jouer j'étais émerveillée et silencieuse. Je trouvais ça magnifique, et c'est toujours le cas. Alors je n'avais pas hésité un seul instant quand j'ai dû choisir un instrument à jouer. Mes parents ne mirent pas longtemps à m'en offrir un pour que je puisse en jouer quand je le voulais. Ils ont toujours été comme ça, à me faire plaisir dès qu'ils le peuvent. Pourtant je me rappelle le jour où je suis rentrée du collège, comme d'habitude j'avais lâché mon sac dans l'entrée et accroché mon manteau au mur avant de me déchausser et courir dans la cuisine pour prendre mon goûter. Je m'étais stoppé net à l'encadrement de la porte du couloir donnant sur le salon. Quelque chose avait changé sans pour autant que quelque chose manque à l'appel, mon estomac se noua et je continuais mon chemin plus calmement. « Maman ? » un grand silence me répondit. Bizarre, elle rentre toujours avant moi habituellement, c'est même elle qui prépare mon goûter. Je l'aperçois d'ailleurs trônant sur la table de la cuisine, mais sans ma mère qui m'accueille avec un grand sourire.  J'avais entendu une grande inspiration et tourner la tête vers celle-ci, mon père était sorti de son bureau, j'avais haussé un sourcil en l'apercevant. «  Papa ? » lui, arrivait pourtant tard le soir des fois même après que j'ai dîner, alors qu'est ce qu'il faisait ici, il m'avait sourit, un petit sourire, ceux qui sont forcés mais qui veulent quand  même rassurer. Intelligente je n'avais rien dit et pris mon goûter avant de monter dans ma chambre avec mon sac pour faire mes devoirs comme chaque soir. J'étais allé fouiner du côté de la chambre de mes parents et compris en un instant pourquoi mon père était ici et aussi sa réaction. Toute les affaires de ma mère avaient disparues, le côté de son armoire était vide ainsi que son côté du placard de leur salle de bain. J'étais retourné dans ma chambre et pris mon violon pour jouer. Jouer pour penser à autre chose, pour occuper mes mains et mon esprit. Histoire que je ne descende pas questionner mon père ou casser quelque chose. Le violon était ma seule solution, j'avais joué toute la soirée jusqu'à en avoir mal aux mains et à la joue, mais j'avais continué une bonne partie de la soirée. C'est la seule fois où mes parents n'avaient pas réussi à me faire plaisir. On en avait jamais reparlé avec mon père, je ne savais donc pas réellement pourquoi elle était partie mais ça ne m'intéressait pas de savoir. Elle avait abandonné sa fille et son mari aimant, qu'elle aille au diable. La musique avait été ma bouée de sauvetage à cette époque, ma prof l'a vite compris et m'a aidé du mieux qu'elle le pouvait. C'est elle qui m'a tout appris même si elle répète à qui veut l'entendre que je suis douée de base et que c'était du coup "trop facile". Faut pas l'écouter, c'est juste parce que c'est pas seulement une prof c'est une magicienne. C'est d'ailleurs elle qui m'a inscrite a X-factor, j'en avais parlé une fois en rigolant mais elle l'avait vraiment fait. Le jour même elle m'avait accompagné sans rien me dire et au final je m'étais retrouvé devant trois jurys sans vraiment rien comprendre, je n'avais pas eu le temps de stresser et j'avais joué et chanté naturellement. Pourtant je n'avais pas eu le talent pour partir en solo. Du coup ils nous avaient proposé de partir en groupe, j'avais regardé les deux filles avec qui ils voulaient me mettre et avait accepté sans réfléchir plus longtemps. Autant jouer le jeu jusqu'au bout. On s'était entendues très bien assez rapidement, apprenant à nous connaître doucement mais surement. J'avais plus d'atomes crochus avec Thea qu'avec Soph' mais on faisait avec. Nos voix et nos instu' s'accordaient magiquement bien après plusieurs heures de répétition. Sophie nous avait même trouvé un nom magique pour le groupe. Eternity. Franchement, ça vend pas du rêve ? Si, allez avouez. Lorsque notre nom avait fini par retentir dans les enceintes de l'émission j'avais crié ma joie et sauté dans les bras des filles. On avait réussi, on s'était battues pour ça mais on avait réussi à prouver à tout le monde qu'Eternity valait le coup.  Notre aventure ne s'arrête pas là, tout s’enchaîne rapidement, des albums, suivis de tournées et d'une popularité que je n'aurais jamais pu imaginer. Trois jeunes filles ordinaires qui font un métier extraordinaire. On vit un rêve que peu de monde peut se permettre, surtout à notre âge. Visiter autant de pays, chanter partout où c'est possible, rencontrer des personnes extra, oui c'est vraiment génial. Malheureusement ce que tout le monde ne sait pas c'est ce qui se passe derrière. Tout le monde pense qu'être célèbre c'est la belle vie, que l'on a juste à piquer une crise et que l'on obtient tout ce que l'on veut. Mais ce n'est pas comme ça que ça se passe réellement. Surtout lorsque l'on sait que Thea doit jouer la comédie avec un garçon d'un autre groupe pour augmenter notre popularité, oh et le meilleur c'est d'apprendre que c'est surtout pour cacher le couple qui s'est formé à l'intérieur de ce fameux groupe. Que l'on doit modérer nos paroles et nos actions dès que l'on sort puisqu'on l'on est surveillés de partout et il ne faut pas de mauvaises pubs. J'aurais dû me douter que ce rêve ne serait pas éternel, que l'une d'entre nous ne tiendrait pas le coup. Je suis quand même surprise le jour où ça arrive vraiment, voir Sophie faire ses valises et partir m'est insupportable alors je les laisse et finit par aller jouer du violon. Il y a des choses qui ne changent pas avec le temps, le violon y'a que ça de vrai pour me calmer, je pense à autre chose enfin j'essaie parce qu'avec les larmes qui coulent sur mes joues ce n'est pas facile. Finalement Sophie ne revient pas et veut vivre une vie normale, mais tu peux passer de l'un à l'autre, le contraire est plus difficile. Idiote. Oui, j'ai la rage contre elle et alors ?! Son départ nous oblige à fusionner avec le groupe du "copain" de Thea. Je les aime bien vraiment, et ce n'est pas de leur faute. Mais où est passé le girls band ? Mais je les laisse faire car la scène c'est tout ce que j'ai et je ne veux pas que ça s'arrête. Bon y'a quand même un avantage et pas tout petit. Je peux mater. Ahah. Et puis faut dire que les garçons sont plutôt pas mal, ça fait du bien aux yeux. Surtout le petit blond, rien que d'y penser j'ai le sourire aux lèvres. Je reviens sur terre et perd mon sourire quand je vois Thea m'observer, je hausse les épaules genre c'pas moi, j'y suis pour rien. Elle rit, elle a l'habitude et on entre chez le perceur/tatoueur, cette fois je veux un piercing, je vais attendre un peu pour un nouveau tatouage. Et comme Thea veut le même, ça nous a fait rire du coup on a voulu le faire ensemble, enfin un truc entre filles. Lorsque c'est fini, on se regarde et sourit, trop fière de nous et on se dépêche d'aller montrer ça aux garçons. Ils sont tous ensemble, comme une enfant je me dirige vers Ken' avec un grand sourire. « Regaaaaaarde. » je montre mon nez du doigt pour qu'il trouve directement de quoi je parle, c'est un mec après tout ! J'observe sa réaction toujours souriante, il est d'abord surpris et penche la tête pour mieux voir avant de sourire à son tour. « Tu es très jolie avec ça. » Ahhh, c'est tout ce que je voulais entendre, je me penche pour embrasser sa joue avant de partir montrer aux autres. Ken est vraiment trop mignon avec moi et j'adore ça. Sans surprise et après quelques mois je comprends que je suis amoureuse de lui, son physique m'a tapé dans l'œil certes mais son caractère me va aussi très bien. Je veux dire ce mec est parfait je ne vais donc certainement pas le laisser me passer sous le nez. Un soir, alors que je l'ai vu un peu trop près de certaines fans, jalousie quand tu nous tiens, je le rattrape par le poignet avant de l'embrasser dans un couloir des coulisses. « Si j'avais su qu'il fallait te rendre jalouse, je l'aurais fais depuis longtemps ! » je fais la moue, et en plus il savait. Je le tue tout de suite ou maintenant ? «Tait-toi et embrasse-moi idiot. » Voilà comment on a finit par être ensemble. Au début c'était notre secret et puis de plus en plus j'ai voulu montrer que cet homme parfait était le mien, j'en ais eu vite marre de me cacher. Sauf qu'avant d'en parler à nos amis, on a décidé de faire les choses bien on a commencé par en parler au management. Voilà pourquoi on se retrouvait tous les deux dans le bureau du grand chef et tout ça pourquoi ? Pour s'entendre dire que ça n'allait pas être possible, car trop de personnes en couple dans le groupe gâcherait le rêve que l'on vend aux fans. Je n'ai pas pu m'empêcher de partir énervée de ce bureau en claquant la porte derrière moi. Alors oui, j'adore nos fans mais est-ce que je dois vraiment les faire passer avant ma vie privée ? Apparemment oui. Enfin, maintenant on est de retour chez moi, ça c'est enfin une bonne nouvelle je vais pouvoir aller voir mon père, parce que Skype c'est bien mais les câlins c'est mieux !