Enfance ¤ Tu as toujours été un enfant facile à supporter. Tu étais la petite dernière avec ton frère jumeau, la seule fille de la famille. Tu étais toujours avec ta mère, reproduisant tous ses gestes. Elle était ton idole pour la seule et unique raison qu’elle était la seule adulte qui prenait autant soin de toi. Oui, ton père te démontrait qu’il t’aimait et tu savais qu’il allait souvent vous donner un bisou à toi et tes frères lorsqu’il rentrait du travail tard le soir, mais tu passais toutes tes journées avec ta mère. Pour toi, tout ce qu’elle faisait était la meilleure chose. Il fallait aussi dire qu’elle te chouchoutait. Tu étais la seule fille de la famille et elle prenait un malin plaisir à t’entourer de rose, de dentelle. Tu t’assoyais à côté d’elle lorsqu’elle se maquillait et se coiffait et lorsque tu étais seule dans ta chambre, tu essayais de reproduire ses gestes. Tu voulais être comme elle et personne d’autre. Tu t’entendais super bien avec tous tes frères. Tu avais cependant une relation bien spéciale avec ton jumeau. Tu étais toujours avec lui pour faire tout ce que vous aviez à faire. Vous aviez vos chambres séparées, mais le matin, ta mère vous retrouvait toujours ensemble, dans le même lit. Tu avais besoin de sentir sa présence et tu savais que c’était la même chose pour lui. La famille Rogers était une famille heureuse. Même si tu faisais toujours le vœu que ton père soit plus présent lorsque tu soufflais tes bougies de fête, tu avais pris conscience assez jeune qu’il devait travailler beaucoup pour vous donner tout ce que vous aviez…

Adolescence ¤ Lorsque tu entras dans l’adolescence, tu perdis un peu tes repères. Par chance pour toi, toutes tes amies allèrent à la même école que toi, une bonne école privée. Au moins, tu avais quelqu’un sur qui t’appuyer. Ta mère était aussi là lorsque tu ressentis pour la première fois le béguin pour un garçon. Tu ne comprenais pas ce qui t’arrivais et ce fût elle qui se chargea de tout t’expliquer. Lorsque tu avais eût tes premières règles, ma foi assez douloureuses, c’est elle qui était venue te chercher à l’école et qui t’avais montré comment utiliser des serviettes hygiéniques. Puis, lorsque tu arrivas à tes quatorze ans, on t’annonça que ta mère avait le cancer. Tu étais trop jeune pour comprendre ce qui arrivait. Tu étais certaine que ta mère était invincible et que même si elle était malade, elle n’allait pas mourir. Elle allait guérir. Tu ne pouvais pas imaginer ton monde sans ta mère. Lorsqu’Alexander t’expliqua que tu devais aider dans la maison, tu ne comprenais pas pourquoi, ne faisait pas les tâches qui t’étaient demandées. Tu avais commencé à te rebeller un peu… Cette rébellion prit fin la journée où ta mère est décédée. Tu ne comprenais plus pourquoi elle était partie, qu’elle te laissait seule. Pour toi, elle ne t’aimait pas assez pour rester à tes côtés le restant de tes jours. Tu avais un petit copain à ce moment-là. Après tout, tu avais maintenant seize ans et tu avais maintenant compris ce qu’était l’amour. Tu le laissas tomber, t’enfermas dans ta chambre. Lorsque tu allais à l’école, tu avais les yeux cernés. Lorsque tu rentrais le soir, tu allais t’enfermer dans ton mur de solitude et pleurait toute la soirée, toute la nuit. Tu te remis à aller dormir avec ton jumeau. Sauf que tu le perdis lui aussi. Il commença à prendre de la drogue, à devenir violent. Il te repoussait. Ça te faisait encore plus mal. Lorsqu’arrivèrent tes dix-sept ans, tu te dis que si tu faisais comme lui, il t’accepterait dans son cercle d’ami, que tu allais passer un peu plus de temps avec lui. Tu commenças à consommer un peu de drogue, mais cela ne fit que l’effet contraire… Il te repoussa encore plus. Tu réalisas encore plus que tu n’avais pas seulement perdu ta mère, tu avais aussi perdu ton frère.

Le commencement d’une nouvelle vie ¤ La tristesse d’avoir perdu les deux personnes les plus importantes dans ta vie fit en sorte que tu n’allais pas à l’université. Tu avais terminé l’école de peine et de misère et tu n’avais pas les notes assez fortes pour te permettre de choisir ce que tu voulais comme programme. Tu avais donc décidé de commencer à travailler comme serveuse dans un restaurant bien respecté dans la ville. Tu ne voulais pas prendre l’hôtel. Tu avais besoin d’indépendance. Tu travaillais assez fort et tu ne dépensais pas ton argent. Bien vite, tu réussis à en avoir assez pour te louer un bel appartement de quatre pièces, assez grand. Tu avais assez d’argent pour le meubler en neuf. Tu regrettais d’avoir laissé le garçon avec qui tu étais lorsque tu avais perdu ta mère. Il hantait encore tes nuits. Tu recevais souvent ta famille pour des repas. Tu voulais que ton jumeau et ton frère aîné se rapprochent de vous. Est-ce que ça arrivera un jour ? Tu ne le sais pas, mais tu oses espérer que oui…